Nous vivons dans une société constamment en réaction où le cœur n’a plus l’espace de s’exprimer. Si je visualise la société comme une entité, je peux la percevoir comme un adulte dont l’enfant intérieur est profondément blessé mais qui se maintient aveugle, qui ne lui offre aucune attention ni soin, et prétend qu’il est complètement sain, en pleine autonomie affective et en pleine maîtrise de ses pouvoirs créatifs et créateurs.
ReMais nous n’avons qu’à regarder les échanges entre politiciens pour reconnaître la bassesse du niveau intellectuel et surtout émotionnel de leur dialogue. Nous décelons ces jeux de l’ego, en mode défensif et non coopératif, qui ne sait que prendre sa place en attaquant l’autre, en le critiquant et le diminuant.
L’espace du soin et du « prendre soin de l’autre » en écoutant ses besoins, ne peut se faire que si en premier lieu nous nous offrons ce soin à nous-même. Ce qui signifie se donner le temps et le courage d’aller voir ses blessures et de les panser. Ce n’est qu’en déposant un baume de douceur sur nos plaies (ce qui veut dire les regarder véritablement, les écouter et les soigner en profondeur) que nos cœurs peuvent se ré-ouvrir.
Il y a urgence à remettre le soin au cœur de nos vies pour qu’il se déploie dans le monde. Il est grand temps de sortir des jeux artificiels de défense et manipulation de l’ego blessé. Nous sommes prêts à cesser de faire semblant d’être adultes créateurs conscients pour oser se mettre à nu et au travail. Avoir le courage de plonger en soi pour tendre une main à notre enfant intérieur et l’accompagner à grandir avec empathie, douceur, accueil pour devenir de véritable adultes souverains de nos royaumes. Ensemble ouvrir la dimension du cœur du collectif au travers duquel nous sommes tous reliés.
Ophélie Kahéva
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